Soyons clairs : Pigalle n’avait pas besoin d’un hôtel de plus, encore moins côté SoPi (South of Pigalle, pour les nuls). Mais le Massé débarque – pile en face de Soif, la Cave – avec une idée assez simple pour qu’on y croit encore : faire du quatre étoiles sans trahir le quartier, ni ses habitants, ni ses nuits. À peine la porte de l'haussmannien pimpé par le studio Olivier Guyot franchie, on comprend l’intention : pas de desk froid où l’on décline son passeport, mais une grande table en bois, comme chez un copain qui a simplement de très bons contacts en design. En l'occurence, deux copines : Juliette Gasparetto et Julie Parenti, ancienne de chez Festen, désormais à la tête du cabinet Gasparetto Parenti.
Montmartre, Pigalle : deux quartiers, deux ambiances. Autour du Sacré-Cœur et de sa vie de village aux faux airs de toile impressionniste, les meilleurs hôtels se nichent dans de petits hôtels particuliers, protégés du tumulte de la ville. Plus bas, sur les boulevards, entre cabarets d’anthologie et sex-shops plus ou moins salubres, Paris joue les tentatrices. Passant de l’une à l’autre, on croirait rejouer le scénario un peu galvaudé de La Maman et la putain. Mais comme Jean-Pierre Léaud avant nous, on ne veut pas choisir. La première, climax de romantisme au point culminant de la capitale, est promesse de calme et invite à la contemplation béate de ses multiples attraits. La seconde, tempétueuse, sulfureuse, n’aura de cesse de vous remuer : avec ses innombrables restaurants, bars et clubs, elle promet des nuits presque plus belles que vos jours. Le confort inégalé des hôtels de cette liste devrait aussi aider.